samedi 14 juin 2008

Nos camarades Russes s'organisent !


Quelques semaines après la prise de fonctions de Dmitri Medvedev au Kremlin et celle de Vladimir Poutine en tant que Premier ministre, les mouvements nationalistes russes seraient en passe de se rassembler, afin de regrouper leurs actions dans un souci d’efficacité. Les dirigeants de plusieurs mouvements et partis nationalistes russes ont donné le 8 juin une conférence commune à l’hôtel Kosmos de Moscou, sur le thème du « nouveau nationalisme politique », rapporte Kommersant. Il s’agit du « Nouveau nationalisme politique », du parti Velikaïa Rossia (Grande Russie), du Mouvement contre l’immigration illégale (DNPI), du mouvement Narod (Peuple) et du Mouvement social russe. En fait, cette union a rassemblé des forces diverses, voire divergentes. Ainsi, aux nationalistes radicaux du parti de la Grande Russie, du Mouvement social russe et du Mouvement contre l’immigration illégale, s’est joint le mouvement Peuple, jusque-là proche de l’opposition libérale. Affirmant que « 70 % des Russes sont nationalistes mais qu’il n’existe pas de force politique qui les représente », ils ont « signé un ‘pacte du 8 juin’ et se sont engagés à coordonner leur action, à participer aux élections et à lutter ensemble contre la russophobie », note Vedomosti. Et Alekseï Navalni, coprésident de Narod, a appelé d’autres mouvements politiques, de gauche et de droite, à venir les rejoindre. Il a insisté sur le caractère démocratique de la nouvelle coalition nationaliste. Celle-ci devrait se doter d’un mouvement de défense des droits de l’homme et scruter « les formes d’expression de la russophobie » (un peu comme l’AGRIF en France).


« La Russie aux Russes »

Pour atteindre ses objectifs, ce rassemblement nationaliste ambitieux veut notamment se distinguer des groupes les plus activistes et les plus marqués esthétiquement. Ils entendent bien réussir ce que l’opposition dite « démocratique » n’a pas réussi à faire, à cause de leurs diversités de points de vue et manque d’organisation évident. Depuis une dizaine d’années, les mouvements nationalistes et de droite radicale se développent en Fédération de Russie, tout comme le hooliganisme et les skinheads russes, généralement estimé à 50 000. On note aussi une certaine forme de radicalisation de la population russe et sa sympathie face aux idées ethnicistes. Plus de 50 % des Russes approuvent aujourd’hui le slogan «La Russie aux Russes», se félicitent de l’action des jeunes du DPNI, le Mouvement contre l’immigration illégale. Certains groupes font directement office d’auxiliaires de police dans le contrôle de l’immigration clandestine. Du reste, le DPNI met sur un même plan les ressortissants d’Asie centrale (Ouzbékistan, Tadjikistan, Kirghizstan) et de Transcaucasie (Arménie, Géorgie, Azerbaïdjan) et ceux de la Fédération de Russie (Tchétchènes, Ingouches, Tcherkesses, Daghestanais). Les deux guerres de Tchétchénie des années 90 début 2000 ont visiblement laissé des traces dans les esprits des Russes, comme les actions d’islamistes du Caucase (prises d’otages spectaculaire au théâtre de Moscou, enfants tués à Beslan…) et la crise avec la Géorgie qui entend entrer dans l’OTAN et faire le jeu des Américains.


Renouveau des gauchistes

Face à ce renouveau nationaliste en Russie, les activistes d’extrême-gauche s’organisent.

Selon RIA Novosti, le ministère russe de l’Intérieur a commencé à examiner les activités du mouvement antifasciste en Russie, a annoncé jeudi dernier le directeur adjoint de la police criminelle du ministère, le général Guennadi Ivanov. « Nous essayons de comprendre qui en tire le profit », a-t-il indiqué lors d’un point de presse répondant à la question d’un journaliste qui souhaitait un commentaire du général sur l’apparition « d’une nouvelle force » antifasciste, dit « antifa », dont les membres visent à s’opposer à « l’extrême-droite » par des actes de violence contre eux. Selon plusieurs sources russes, ces « antifa » sont soupçonnés d’être directement financés, voir peut-être encadrés, de l’étranger et, plus précisément, par des ONG occidentales habituellement citées pour leur slavophobie.


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